PSK PSK Bulten KOMKAR Roja Nû Weşan / Yayın Link Arşiv
Dengê Kurdistan
PSK
PSK Bulten
KOMKAR
Roja Nû
Weşan/Yayın
Arşiv
Link
Pirs û Bersiv
Soru - Cevap
Webmaster
 
 
 
L' analyse faite par Kemal Burkay à l'occasion du 25ème anniversaire de la fondation du Parti Socialiste du Kurdistan (PSK)
 
En ces jours historiques où le monde s'apprête à aborder l'an 2000, nous célébrons le 25ème anniversaire de la fondation de notre Parti.
25 années d'existence pour notre Parti est un événement important. Pour les partis qui comme le nôtre s'organisent et luttent sous une féroce répression, cela revêt une importance toute particulière.
Durant ces 25 années, notre Parti a réussi à rester debout en repoussant les nombreuses attaques du régime colonialiste et de ses valets et en résistant aux innombrables difficultés tels que la prison, la torture et l'exil. Nous sommes restés debout grâce à notre politique clairvoyante, grâce à nos principes et ainsi que grâce à une lutte opiniâtre.
Nous avons le droit d'être fiers de ce que nous avons accompli durant ce dernier quart de siècle. C'est pourquoi, je félicite chaleureusement tous les camarades qui ont participé aux activités du Parti. Je remercie également tous les amis qui nous ont soutenus dans notre tâche.
 
Les caractéristiques du PSK et ses politiques fondamentales
 
Par ailleurs, en dépit de la lutte opiniâtre et d'un lourd tribut, en tant que Parti et en tant que peuple, nous n'avons hélas toujours pas atteint nos objectifs : la liberté et la démocratie dans notre pays. Cette situation est due tant aux facteurs externes qu'internes : les circonstances désavantageuses et les erreurs et lacunes de la lutte nationale kurde. J'aborderai ce point plus loin. Pour le moment, je voudrais résumer brièvement les politiques fondamentales suivies par notre Parti pendant ces 25 années et donner mon opinion. Quelles politiques avons-nous suivies ? Etaient-elles justes ou fausses ? Ce faisant, je serais amené, que je le veuille ou non, à aborder la politique des autres organisations kurdes. En effet, nous ne sommes pas seuls sur la scène politique kurde.
Faisons l'analyse de ces 25 dernières années. Ceci est nécessaire non seulement pour déterminer ce qui était juste et ce qui était erronée, mais aussi pour tirer les leçons du passé et pour définir les politiques appropriées pour l'avenir. Nous devons faire cette analyse afin de pouvoir choisir avec lucidité notre voie et pour la montrer aux masses, en ces jours où dans notre pays on assiste à d'important changement politique et à une confusion idéologique et organisationnelle.
 
Le socialisme et l'internationalisme
 
L'un des traits fondamentaux de notre Parti est son caractère socialiste et ainsi que les valeurs internationalistes qu'il a défendues fermement depuis sa fondation. Certains prenant en compte le changement de rapports de force intervenu au niveau mondial au détriment des forces socialistes et surtout partant de l'idée que la nation kurde est colonisée et se trouve sous domination étrangère et que le Kurdistan est un pays sous développé considèrent ces revendications comme utopiques ou luxueuses.
Nous leur répondons : le processus de lutte entre les forces capitalistes et socialistes mondiales est long . Ce processus est marqué par des reculs et des progrès, des hauts et des bas. Des changements peuvent intervenir dans les rapports de force. Mais, les objectifs à long terme des sociétés et des organisations représentant les diverses classes sociales ne peuvent être déterminés par des changements conjoncturels.
Nous défendons le socialisme. Car, les conditions économiques et sociales dans lesquelles nous vivons et les considérations morales nous l'imposent. L'écrasante majorité de la population dans toutes les sociétés contemporaines est composée de salariés. L'intérêt de ces derniers est dans le socialisme. Nous pensons que le socialisme mettra fin à toute sorte de répression et d'inégalité entre les hommes et créera une société civilisée, développée, pacifique, composée d'hommes et de femmes libres et égaux.
Nous considérons ce typa de société comme l'avenir de l'humanité.
On ne peut pas parler de la justice sociale et de l'égalité tant que les contradictions entre les patrons et les salariés existeront, tant que par la réalisation de la plus-value, les employeurs s'empareront des produits des salariés et tant qu'une partie de la société vivra dans le luxe alors que les autres seront privés d'un toit et d'un travail.
Les sociétés d'aujourd'hui sont-elles prêtes et désirent-elles un changement radical ? C'est une autre question. Nous les socialistes, nous défendons les valeurs progressistes revendiquées par l'humanité depuis des siècles. Nous oeuvrons à préparer les hommes à la société de demain et à réaliser ce type de société. Les expériences de ce denier siècle ont démontré que cela n'est pas un rêve. Sans nul doute, l'avenir sera très différent d'aujourd'hui.
Le capitalisme, aussi fort qu'il apparaît aujourd'hui, représente le passé et le conservatisme. L'homme qui change et qui fait de nouveaux progrès pour la civilisation et la paix est du côté du socialisme.
En ce qui concerne les valeurs internationalistes que nous défendons fermement depuis la fondation de notre Parti, elles ne sont ni une mode ni un luxe pour nous. C'est notre conception du monde, notre mode de vie. Nous acceptons volontiers les différences de langue, de religion, de couleurs entre les peuples. Nous refusons le racisme, le chauvinisme, les politiques de haine et les animosités entre les peuples. Nous menons notre combat contre l'oppression et l'exploitation. En outre, il est de notre devoir de nous intéresser aux problèmes de ceux qui sont victimes de l'injustice, de la répression dans le monde et de les soutenir autant que nous le pouvons.
Si les valeurs internationalistes avaient pu s'enraciner dans la vie de tous les peuples, les plans des forces colonialistes, réactionnaires et agressives seraient déjoués, tant de guerres sanglantes entre les peuples à cause de différences ethniques, de couleurs et de croyances n'auraient pas eu lieu. Il aurait été plus facile de rétablir la paix dans le monde, de résoudre les affrontements et les autres problèmes internationaux.
L'internationalisme considère tous les peuples du monde comme les membres de la famille commune de l'humanité. Il les considère comme des peuples frères et préconise la solidarité contre l'exploitation et l'oppression.
Le monde appartient à nous tous. Chacun a le droit d'y vivre librement dans la paix. Le racisme, le chauvinisme, la xénophobie, le nationalisme exacerbé, les animosités entre les religions et les confessions doivent désormais appartenir au passé. Ils sont le résultat des relations sociales, des instincts et des habitudes du passé. Les valeurs internationalistes sont nécessaires tout d'abord pour l'éducation de chaque peuple.
Par ailleurs, notre identité socialiste et notre attachement aux valeurs internationalistes ne nous ont jamais empêché d'accomplir nos tâches nationales. Nous n'avons pas, comme le prétendent certains, considéré celles-ci comme des tâches secondaires. Nous n'avons jamais relâché la lutte contre les régimes colonialistes et tyranniques qui se sont emparés de notre pays et de nos droits.
Nous, les membres du Parti Socialiste du Kurdistan, nous avons été au premier rang de la lutte contre le joug colonialiste durant ces 25 dernières années dans la partie du Kurdistan sous domination turque. Sur le plan idéologique et politique, nous avons joué un rôle de première importance. Nous avons travaillé inlassablement pour organiser le peuple, pour la défense de la culture kurde et pour faire entendre nos revendications sur la scène internationale. Pendant ces 25 années, nous avons mené régulièrement des actions intenses, nous avons soutenu la lutte menée dans les autres parties du Kurdistan. Les efforts et l'abnégation faits par nos camarades pour la libération nationale du peuple kurde sont exemplaires.
En résumé, l'internationalisme, loin de constituer une tare, est un honneur pour nous les socialistes kurdes. Nous pensons avoir bien réussi à concilier nos tâches nationales et internationales.
Au sein de la nation kurde, nous constituons une force organisée, résistante et combattante. En même temps, nous représentons les valeurs les plus progressistes de notre temps au sein de la communauté kurde. Ceux qui nous critiquent du fait de notre identité socialiste et de notre attitude internationaliste ont eux-mêmes l'esprit étroit.
 
La révolution de libération nationale et le front national
 
Bien sûr, on peut prétendre que le passage au socialisme ou la révolution socialiste n'est pas la tâche immédiate pour la société kurde. Nous le pensons également. Nous ne sommes pas irréalistes. Le peuple kurde dont la patrie est divisée par plusieurs Etats mène une lutte de survie contre ces derniers qui essayent de réprimer impitoyablement sa lutte pour la liberté. Notre tâche immédiate est la libération nationale.
Dès sa fondation, notre Parti a dénommé cette tâche comme la révolution de libération nationale ou la révolution nationale démocratique. Il s'agit de mettre fin au joug de l'étranger au Kurdistan, de rendre la nation kurde libre et de créer une société démocratique.
Le Parti Socialiste du Kurdistan oeuvre depuis 25 ans sans relâche pour informer la communauté kurde sur les mécanismes d'exploitation et de répression du régime turc, pour organiser la société kurde afin qu'elle assume ses obligations de la libération nationale. Dans ce but, nous avons travaillé d'une part à nous organiser au sein des masses et attirer dans nos rangs les éléments les plus consciencieux de la société et d'autre part à rassembler toutes les forces nationales dans un front national le plus large possible.
Créer un front national a été l'un des objectifs essentiels de notre programme. Sur ce point également, il y a eu une concordance entre nos déclarations et nos actes.
Dès nos premières publications, nous nous sommes opposés aux actes violents, à la guerre fratricide qui ont détérioré les relations entre les organisations patriotiques. A maintes reprises, nous avons appelé les forces patriotiques à s'unir.
Nous avons travaillé pour la création d'un front national au Kurdistan du Nord. Nous avons toujours pris parti aux travaux de cette nature. Souvent, nous en avons pris l'initiative.
Le premier résultat de nos efforts d'union a été la fondation au début de l'année 1980 de l'Union Nationale Démocratique composée de trois organisations (PSK, DDKD et KUK). Malheureusement, cette union a été éphémère pour des raisons qui nous sont extérieures. Plus tard, les pourparlers entamés juste après le coup d'état du 12 septembre 1980 se sont poursuivis tout au long de l'année 1981 en vue de la création de HEVKARI.
Au milieu des années 1980, avec sept autres organisations kurdes, nous avons créé l'Organisation de Libération du Kurdistan du Nord (TEVGER).
En 1993, avec le PKK, nous avons entrepris des démarches pour créer un front. 12 organisations du Kurdistan du Nord ont participé à ces travaux.
Certains de ces efforts n'ont pas abouti. D'autres ont abouti mais ont été éphémères. L'opinion publique connaît nos efforts sincères et sérieux non seulement pour la création des unions mentionnées ci-dessus mais aussi pour leur survie.
Deux facteurs essentiels ont empêché la création d'un front national :
Le premier est l'instabilité constatée au sein des autres organisations (changement brusque de politique, scissions, affaiblissement et disparition sur la scène politique).
Le deuxième facteur est l'attitude de certaines organisations en contradiction avec l'esprit de l'union (sectarisme, tendance consistant à considérer les autres organisations comme des forces ennemies et à régler les problèmes par violence).
Ces facteurs négatifs ont empêché, malgré toute notre bonne volonté, la constitution d'un front national au Kurdistan du Nord. La leçon que nous tirons de cette expérience est celle-ci: pour la constitution d'un front national, il faut des organisations conscientes de leur responsabilité, stables, et avec une continuité dans leurs politiques. En outre, il faut exclure la violence entre les organisations patriotiques et établir des relations démocratiques. C'est ainsi qua la confiance peut s'instaurer entre les organisations et qu'on pourra rassembler toutes les organisations, petites ou grandes, sur un programme commun.
 
 
Les relations et la politique de coopération et
de solidarité avec les autres parties du Kurdistan
 
Notre politique relative aux relations avec les autres parties du Kurdistan est nette. Nous ne reconnaissons évidemment pas les frontières artificielles et imposées par la force qui divisent le Kurdistan. Supprimer ces frontières lorsque les conditions seront réunies est le droit du peuple kurde. Le Kurdistan est un seul pays mais divisé par les forces étrangères et la nation kurde est une seule nation divisée et opprimée par les mêmes forces.
Toutefois, quelles que soient l'injustice et l'illégitimité de ces frontières fixées depuis des décennies, elles sont une réalité. Leur abolition ne peut se faire immédiatement. Les conséquences provoquées par ces frontières sont bien réelles. La situation politique n'est pas la même dans toutes les parties du Kurdistan. La lutte du peuple kurde dans chaque partie du Kurdistan doit être menée par des moyens et méthodes conformes aux conditions de cette partie. Ce sont les organisations kurdes de chaque partie qui sont les plus aptes à déterminer ces moyens et méthodes de lutte. D'ailleurs, dans la pratique, chaque partie de notre pays a des organisations propres.
Les relations entre les organisations de toutes les parties du Kurdistan doivent être amicales et fraternelles. Il doit exister une solidarité entre ces organisations. Les critiques doivent être constructives et les problèmes qui pourraient exister doivent être résolus par le dialogue. En aucune façon, on ne doit recourir à la violence pour résoudre les problèmes.
Depuis le début, nous avons poursuivi cette politique avec fermeté. Cela explique, malgré nos divergences sur certains points et parfois des critiques sérieuses, la confiance et les relations amicales solides qui existent entre nous et les organisations dans les autres parties du Kurdistan.
Proposer une seule organisation ou bien une révolution commune pour toutes les parties du Kurdistan est toute à la fois irréaliste et dangereux. En effet, une organisation défendant une telle conception sera amenée à intervenir dans les affaires intérieures des autres parties. Cela peut provoquer des conflits et des affrontements fratricides entre les organisations de différentes parties du Kurdistan. Dans le passé, nous avons assisté à de tels événements.
Dernièrement, le PKK a commencé à s'organiser d'abord parmi les Kurdes de Syrie, puis au Kurdistan du Sud (Kurdistan d'Irak) et ensuite au Kurdistan de l'Est (Kurdistan d'Iran). Cette politique a créé des conflits entre le PKK et les organisations kurdes dans ces parties du Kurdistan. En particulier, les événements vécus au Kurdistan d'Irak en sont l'exemple. Le PKK est intervenu dans les affaires intérieures du Kurdistan d'Irak. Plusieurs fois, il a combattu les Kurdes de cette région. La confiance entre les différentes parties du Kurdistan a été ébranlée. La guerre fratricide a causé d'énormes pertes humaines et n'a profité qu'à nos ennemis.
De l'autre côté, la collaboration, la solidarité et l'harmonie entre les différentes parties de notre pays sont nécessaires et revêtent une grande importance. Depuis sa fondation, notre Parti a manifesté sa solidarité fraternelle avec la lutte nationale kurde dans les autres parties. Nous avons soutenu leur lutte contre les régimes colonialistes. En même temps, nous avons critiqué leurs erreurs pouvant porter préjudice à la lutte nationale.
Nous avons eu des efforts intenses entre 1980 et 1990 avec certaines organisations des autres parties notamment l'Union Patriotique du Kurdistan (Irak), le Parti Démocratique du Kurdistan (Irak), le Parti Démocratique des Kurdes progressistes de Syrie, le Parti Démocratique du Kurdistan (Iran), le Parti Communiste (Irak et Syrie) pour créer un conseil ou bien un congrès national, une organisation pouvant assurer la solidarité et la coordination entre les forces patriotiques dans les quatre parties.
Avec la constitution de TEVGER, nous avons mené ces activités au nom de TEVGER avec le Front du Kurdistan d'Irak et le PDK Iran. L'opinion publique est au courante de ces activités. Plus tard, nous avons poursuivi nos efforts pour la création d'un véritable congrès national qui puisse représenter les organisations dans les quatre parties du Kurdistan et qui ne soit pas le satellite d'un parti politique.
Hélas, ces efforts ont échoué à cause des problèmes et des conflits entre les organisations et à cause de certains facteurs extérieurs. En ce qui concerne notre Parti, il n'existait aucun obstacle ni aucun facteur extérieur pouvant empêcher l'union. En effet, nous n'étions en conflit avec aucune organisation, nous ne les considérions pas comme des ennemies et nous n'avions aucun lien avec un des pays colonialistes qui aurait pu hypothéquer notre politique. En tant que PSK, nous avons déterminé en toute indépendance notre politique et nous avons agi conformément aux intérêts du mouvement national. Sur ce point également, nous n'avons pas des reproches à nous faire.
 
 
Les relations avec les peuples voisins,
la politique de solidarité avec les forces démocratiques
 
Notre Parti a toujours accordé une grande importance à la solidarité avec les forces progressistes, pacifiques et démocratiques des peuples voisins. Cette position est également un des points essentiels de notre politique d'alliance.
Les Etats qui se partagent notre pays font tout leur possible pour opposer les peuples voisins à notre peuple, créer des sentiments de haine et des conflits entre ceux-ci dans le but de diviser pour mieux régner. Sans doute, les Kurdes éprouvent une haine contre ceux qui les soumettent à une sévère oppression et exploitation colonialistes. Toutefois, ce ne sont pas les sentiments de haine mais c'est le bon sens qui a déterminé notre politique.
Bien qu'ayant une vive hostilité à l'égard des régimes colonialistes et des forces dominantes responsables de la politique répressive, nous n'avons en aucune façon considéré le peuple turc, arabe et perse comme des forces ennemies. Tout au contraire, nous avons mis l'accent sur l'intérêt commun avec ces peuples. Nous avons toujours insisté sur la nécessité d'une solidarité pour la démocratie, la liberté et le socialisme et contre le régime répressif dont souffrent également ces peuples. Nous avons fait confiance aux personnes amies, aux vrais intellectuels, aux forces progressistes, démocratiques et révolutionnaires des peuples voisins avec qui nous avons poursuivi une politique amicale. Nous pensons que cette politique est conforme aux intérêts du peuple kurde. Nous avons ainsi pu sensibiliser de nombreuses personnalités qui sont devenues les amies du peuple kurde. Dans la pratique, nous avons prouvé qu'une lutte commune est possible. Après le coup d'état militaire de 1980, la création de l'Union de la Gauche composée de six organisations kurdes et turques a été un bon exemple.
Si le mouvement national kurde tout entier avait poursuivi avec fermeté une telle politique, nous aurions aujourd'hui un soutien beaucoup plus large et efficace au sein du peuple turc et parmi les autres peuples voisins. Nous aurions pu alors déjouer les plans des régimes colonialistes qui consistent à opposer les peuples les uns contre les autres.
Malheureusement, certaines organisations kurdes n'ont pas compris la portée de cette politique. Au nom de patriotisme kurde, elles ont poursuivi des politiques sectaires qui ont affaibli les liens amicaux avec les peuples voisins. La politique de ces organisations, quelle que soit leur intention, a profité aux régimes colonialistes.
Notre Parti dès sa fondation a mis en évidence d'une façon nette le lien étroit qui existe entre la libération du peuple kurde et la démocratie en Turquie. Dans le premier numéro de la revue, Ozgurluk Yolu, en juin 1975, le premier article était intitulé : "la tâche urgente est le passage à la démocratie."
Dans cet article, nous indiquions que la société devait faire un choix entre le fascisme et la démocratie et que la tâche urgente était d'empêcher l'arrivée du fascisme.
<< L'échec du fascisme et la victoire des forces démocratiques ouvriront des horizons nouveaux à notre mouvement révolutionnaire>> écrivions-nous. L'un de slogans essentiels, pour ne pas dire le principal, de notre parti a été: << Démocratie pour la Turquie - liberté pour le Kurdistan".
A cette époque, la quasi totalité des organisations et groupes kurdes, contrairement à notre Parti, sous-estimaient et refusaient la lutte pour la démocratie et la lutte commune des deux peuples contre le fascisme. Ils considéraient que la lutte contre le fascisme n'était pas la tâche des Kurdes.
Cette divergence entre nous et les autres organisations kurdes s'est poursuivie pendant des années. Mais, le temps nous a donné raison. Ceux qui dans le passé sous-estimaient la lutte pour la démocratie et qui nous accusaient d'être des réformistes voulant intégrer le mouvement national kurde dans la gauche turque, ont approuvé notre attitude. Certains ne se sont pas contentés d'approuver notre politique dans ce domaine, mais ils sont allés plus loin. En effet, au nom de la "République démocratique", ils ont renoncé aux revendications essentielles des Kurdes. C'est la politique de tout ou rien.
 
La politique poursuivie sur le plan international
 
Notre Parti grâce notamment aux activités organisationnelles des travailleurs et intellectuels kurdes installés en Europe a mené des activités intenses sur la scène internationale pour informer l'opinion publique sur la question kurde et pour obtenir un soutien à notre lutte.
Nous avons poursuivi une politique dont l'objectif était de gagner du soutien et d'isoler le régime colonialiste. A la suite du travail effectué avec patience pendant des années, nous avons pu obtenir des résultats tangibles. Grâce à nos activités et ainsi que celles des autres groupes kurdes la sympathie dont bénéficiait la lutte du peuple kurde s'est renforcée. Toutefois, les actions violentes du PKK en Europe, malgré leur large écho dans la presse, ont porté des préjudices à notre lutte. Elles ont eu pour conséquence l'affaiblissement de la sympathie dont bénéficiait le peuple kurde et ont profité au régime turc.
 
Les deux formes d'une solution politique : un Etat séparé ou la fédération
 
Pendant longtemps, l'une de nos divergence avec les autres partis et groupes du Kurdistan de Turquie a été notre proposition d'une fédération comme solution à la question kurde.
Notre approche de principe relative à la solution de la question kurde qui est une question nationale est nette depuis le début et elle n'a pas changé. Nous défendons le droit à l'autodétermination du peuple kurde. Nous considérons que ce droit peut se réaliser sous deux formes : l'indépendance ou la fédération. Plus précisément, un Etat séparé ou la fédération. En effet, que les Kurdes choisissent de créer un Etat séparé ou qu'ils choisissent une union fédérale avec le peuple turc (sous la forme d'une fédération de deux républiques avec des droits égaux), la nation kurde sera dans les deux cas indépendante. Nous n'acceptons aucun statut de dépendance. La réalisation d'un de ces choix dépend des conditions objectives et historiques.
Comme on le sait, presque la quasi totalité des organisations du Kurdistan du Nord pendant longtemps ont défendu exclusivement un Etat séparé en dédaignant la revendication d'une fédération. Elles nous ont critiqués. Le PKK allant plus loin a considéré que revendiquer la fédération était la trahison.
Par ironie du sort, ce fut le PKK qui le premier a admis une solution fédérale. La position de certaines autres organisations kurdes relatives à la question de la fédération s'est assouplie avec le temps. Mais, il existe toujours des organisations qui excluent une telle perspective.
Nous insistons sur la revendication de fédération pour deux raisons : Premièrement, considérer qu'il est possible que le peuple kurde puisse vivre au sein d'une fédération avec le peuple turc et pour les autres parties du Kurdistan avec les peuples arabe, perse et azéri et revendiquer une telle union est conforme à notre conception du socialisme.
Nous considérons les peuples comme des frères. Lorsqu'ils sont libres, la confiance mutuelle se renforce et des unions librement consenties sont possibles. A une époque, l'Union soviétique a été une expérience pour une telle union. La Suisse est un bon exemple du monde capitaliste. Il en existe bien sûr d'autres exemples. On peut citer aussi l'Union européenne qui n'est autre chose qu'une fédération ou une confédération.
La deuxième raison pour laquelle nous prévoyons l'éventualité de la fédération et que nous insistons même sur ce choix est la réalité politique. Notre revendication de fédération est plus réaliste au regard des circonstances du Kurdistan. Elle est conforme aux rapports des forces dans la région et dans le monde. Sans un changement inattendu dans la région, il est difficile pour les Kurdes, partagés par quarte Etats et de ce fait encerclés, de modifier les frontières de ces quatre Etats et de créer un Etat indépendant. Les Etats dans la région sont hostiles à la création d'un tel Etat. En outre, les Kurdes n'ont pas le soutien international pour une telle éventualité. Par contre, la revendication de fédération peut bénéficier d'un soutien international et elle peut être acceptée à certaines époques par l'opinion publique des peuples avec qui nous vivons ensemble dans les frontières des Etats qui se partagent le Kurdistan.
L'expérience des 25 dernières années et les relations internationales démontrent sans équivoque que la revendication de la fédération est réaliste. Cette revendication élargit notre champ de manœuvres politique.
 
Des revendications urgentes et démocratiques conformes aux circonstances
 
Par ailleurs, pour atteindre les objectifs dans la lutte politique, il ne suffit pas de rédiger des programmes maximums, il faut avoir aussi des revendications économiques et démocratiques qui soient conformes aux circonstances et correspondent aux besoins de la société afin de gagner les masses et en même temps de trouver des compromis pour faciliter la solution des questions. C'est ce que nous avons toujours fait. Pour une solution de la question kurde par le dialogue et le compromis et pour ouvrir la voie de la paix, nous avons à de multiples reprises fait des propositions concrètes à la partie adverse. Une grande partie de nos revendications est devenue avec le temps celle de l'opinion publique.
Il s'agit par exemple de la libre expression de la langue kurde dans la presse et l'éducation, la libre discussion de la question kurde, la possibilité pour les partis politiques et associations culturelles kurdes de pouvoir s'organiser librement.
Nous avons ensuite fait d'autres propositions telles qu'un cessez-le-feu bilatéral, la possibilité pour les Kurdes déportés de retourner dans leur village et l'indemnisation des préjudices qu'ils ont subis, la fin de l'état d'exception et du système de protecteurs de village et une amnistie générale, la démocratisation de la constitution et des autres lois.
 
La démocratie interne au Parti
 
Dans le fonctionnement interne du Parti, nous avons appliqué les principes du centralisme démocratique.
Le Parti a été dirigé du haut vers le bas suivant les décisions prises conformément au programme et au règlement intérieur du Parti par le Congrès, le Comité Central et les autres organes compétents. Le Parti a réuni à cinq reprises son Congrès. Le Comité central a été élu par les Congrès.
C'est le règlement intérieur qui détermine les relations internes de notre organisation. Nous avons fait des efforts constants pour mieux faire fonctionner la démocratie interne. Une liberté totale d'expression et de critique existent avant chaque prise de décision dans les organes. Mais respecter la décision d'un organe est également une règle. Quels que soient ses capacités ou son sens d'abnégation, une personne ne peut pas être au-dessus des organes, et ne doit pas imposer ses points de vue.
Durant 25 ans, notre Parti a pu résoudre certains problèmes internes dont une partie au niveau du CC par des décisions prises après des discussions libres et en informant ses membres. C'est ainsi que nous avons pu donner confiance à nos cadres et sauvegarder notre unité.
Depuis 25 ans, j'assume la fonction de Secrétaire Général du Parti. C'est très long. Le non changement du secrétaire général n'est du ni à une quelconque disposition du règlement intérieur ni à ma passion pour cette fonction. Au contraire, à plusieurs reprises, j'ai demandé personnellement en toute franchise que cette fonction soit confiée à un autre camarade. Toutefois, le CC du Parti à la suite de chaque Congrès m'a confié cette tâche qui est à la fois difficile et gratifiante. Croyant à la cause du peuple et conscient de mes responsabilités, je me suis efforcé d'accomplir ma fonction au mieux de mes possibilités. Je remercie les camarades qui m'ont trouvé digne dans ma mission.
Certes, le rôle et les qualités des personnes ont une importance dans le travail organisationnel. Mais, le plus important ce sont les politiques suivies, les principes et les règles. Aucune organisation ayant une certaine stabilité et un fonctionnement démocratique ne sera déboussolée avec le changement des dirigeants. Elle pourra en effet choisir en son sein de nouveaux dirigeants et poursuivre son chemin. Le culte de la personnalité et le pouvoir personnel qui excluent les organes constituent une lacune qui est propre aux sociétés arriérées. Parallèlement, le pouvoir arbitraire paralyse la démocratie interne de l'organisation, porte atteinte à la libre discussion, au pouvoir collectif et il crée des dictateurs.
Dans notre Parti, il est de tradition de s'adresser à nos membres avant toutes prises de décisions et de changements importants dans la politique du parti ainsi qu'avant les réunions de chaque Congrès. Nous avons organisé également à plusieurs reprises des conférences pour discuter de la politique à suivre. Chaque membre participe à la formation des politiques du parti proportionnellement à ses pouvoirs et responsabilités.
Si notre Parti a réussi à rester debout dans le contexte étouffant de la Turquie et du Kurdistan, c'est en grande partie grâce au bon fonctionnement de notre démocratie interne. Nous avons pu traverser des phases difficiles en discutant, en prenant des décisions nouvelles et en renouvelant en cas de nécessité notre politique et notre mode de fonctionnement par des modifications opérées dans notre programme et le règlement intérieur. Par exemple, à l'époque où le système socialiste s'est écroulé et où certains partis communistes et socialistes ont disparu de la scène, notre Parti a pu poursuivre son chemin en tirant les leçons des expériences vécues grâce à un riche débat interne. Nous avons pu éviter la dispersion grâce à deux conférences organisées en 1989 et au Congrès réuni en 1992.
 
 
Conformément aux circonstances du pays et aux rapports de forces internationaux, nous avons choisi comme forme d'action la lutte politique pacifique
 
Pour atteindre les objectifs tant dans la lutte des classes que dans la lutte nationale, il est naturel d'avoir recours aux moyens et formes de luttes légitimes conformes aux circonstances.
Néanmoins, l'expérience riche des luttes sociales et nationales a démontré que la forme principale de la lutte est politique.
La révolution ni aucun changement radical ne sont possible sans une participation organisée du peuple. Elever le niveau de conscience des masses, les organiser afin de les mettre en mouvement, nécessite une longue lutte politique, diversifiée, patiente, intense. Dans certaines circonstances notamment lorsque la partie adverse utilise la violence se défendre par les mêmes méthodes est naturelle et constitue un droit. Le droit de résistance contre l'oppression existe aussi bien dans le religion que dans la politique. Ce droit est consacré par la Déclaration universelle des droits de l'Homme de L'O.N.U. Toutefois, recourir aux armes et à la violence dans la lutte sociale ou nationale n'est pas un but. Lorsqu'il est possible de mener la lutte dans la légalité et pacifiquement, il est nul besoin de recourir à la violence. En outre, même en l'absence de possibilité de la lutte légale et pacifique, le recours à la lutte armée ne doit pas être automatique. Ceux qui ont la prétention de diriger la lutte des travailleurs ou d'un peuple opprimé doivent dans chaque cas rechercher si les circonstances sont favorables à lutte armée et peser les avantages et les inconvénients de cette forme de lutte. Il faut bien choisir le moment et le lieu de la lutte armée, afin que celle-ci ne profite pas à la partie adverse et serve les forces de libération.
Partant de cette idée, notre Parti ne condamne pas la lutte armée pour le peuple kurde et la considère comme un droit légitime. Toutefois, nous estimons que les conditions au Kurdistan du Nord et les rapports de force au Proche-Orient ne sont pas favorables à la lutte armée.
Quelles sont ces conditions ? A plusieurs reprises, j'ai eu l'occasion de m'exprimer sur ce sujet. Je voudrais une nouvelle fois donner notre point de vue brièvement : Notre pays est partagé entre quatre Etats et il est encerclé par ces derniers. Le Kurdistan n'a aucune ouverture ni terrestre, ni maritime vers l'extérieur. Cette situation handicape fortement les forces nationales kurdes menant la lutte armée dans leurs relations avec l'extérieur. Or, la lutte armée nécessite une base arrière sûre, un soutien logistique et des relations intenses avec le monde extérieur. Dans ces conditions, il est difficile d'acheminer au Kurdistan l'aide des forces amies ( armes, matériel et personnel ).
C'est pourquoi, comme le démontre d'une manière évidente l'histoire de la lutte du peuple kurde, les organisations kurdes menant la lutte armée dans une partie du Kurdistan s'adressent aux autres Etats colonialistes ( Iran, Irak, Syrie et Turquie ) pour avoir du soutien militaire, alimentaire et matériel et pour constituer des bases arrières. Or, chacun de ces Etats a des problèmes avec ses propres Kurdes. Chacun d'eux détient une partie du Kurdistan. Par conséquent, aucun de ces Etats ne souhaite la victoire du mouvement kurde. Non seulement ils sont hostiles à la création d'un état Kurde dans un pays voisin, mais en plus ils ne tolèrent pas une autonomie des Kurdes. A plusieurs reprises les Etats en question ayant des intérêts communs se sont alliés pour réprimer le mouvement national kurde. Le but de l'Etat voisin qui a des liens avec les partis politiques kurdes est d'utiliser le mouvement kurde comme un atout contre un autre Etat, voire contre ses propres Kurdes.
C'est ce qu'on fait l'Iran, l'Irak, la Syrie et plus récemment la Turquie. Bénéficiant d'un soutien de ce type, les Kurdes ont mené la guerre sans jamais la gagner. Car, le soutien fourni n'était pas suffisant pour la victoire Kurdes. De l'autre côté, les partis kurdes qui se sont alliés avec un Etat colonialiste détenant une partie du Kurdistan ont la plupart du temps perdu leur indépendance, et ont parfois combattu les autres organisations kurdes dans les intérêts des Etats colonialistes.
La division du Kurdistan entre quatre Etats est l'une des causes également du soutien international insuffisant voir inexistant au mouvement national kurde. Ni hier quand le monde était divisé en deux systèmes opposés, ni aujourd'hui, quel que soit son système social, aucun Etat grand ou petit n'a voulu mettre en péril ses relations avec les quatre Etats du Proche-Orient (Turquie, Irak, Iran et Syrie) pour les droits des kurdes. En outre, le Kurdistan du Nord est détenu par la Turquie qui est membre de l'Otan. On ne pouvait pas s'attendre à ce que l'Otan soutient la lutte de libération du Kurdistan. L'Otan a toujours soutenu la Turquie .
Une organisation qui a recourt à la lutte armée doit prendre en compte tous ces facteurs. Comme dans le passé, aujourd'hui également une lutte armée de libération nationale ne peut aboutir sans bénéficier d'un soutien international sérieux. Les Kurdes pour les raisons ci-dessus sont privés d'un tel soutien.
Dans de telles circonstances, il était évident dès le début que la lutte armée n'avait pas de chances de succès, et qu'elle aggraverait la situation des Kurdes.
Je dois insister également sur un autre point important. Dans les années 1960 et 1970, c'est le régime turc lui-même qui a essayé de pousser vers une lutte armée intempestive l'ensemble de la gauche turque et le mouvement kurde. Son objectif était d'attirer sur un terrain où il se sentait fort pour écraser le mouvement populaire. Il a sans cesse provoqué la gauche et les Kurdes. Le régime a malheureusement atteint ses objectifs en utilisant ses agents et provocateurs et des organisations écrans.
Dans notre cas, le recours à la lutte armée n'était possible que dans un seul cas : un soulèvement des travailleurs, de la gauche et des forces démocratiques en Turquie, autrement dit un soulèvement des masses populaires turques. C'est ainsi que le peuple kurde n'aurait pas été isolé et encerclé. La lutte combinée des deux peuples aurait pu renverser ce régime despotique.
Prenant en compte ces facteurs, notre Parti n'a pas entamé la lutte armée et a mis en garde ceux qui étaient tentés par cette perspective. Il nous a été difficile d'expliquer notre point de vue aux autres organisations dans le contexte d'extrême tension des années 70 et 80.
En particulier le PKK, pour des raisons internes, mais aussi pour des raisons extérieures a eu recourt à la lutte armée. Mais le résultat est stérile. Hélas, c'est nous qui avions raison.
Faisons abstraction de la nature des actions armées du PKK avant le coup d'état militaire de 1980. Mais les conséquences de 15 années de guerre commencée en août 84 sont la destruction de quatre milles villages et de dizaines de villes kurdes, le Kurdistan est un champ de ruine. Les pertes humaines se comptent par des dizaines de milliers. Le peuple a enduré des souffrances considérables. Des millions de Kurdes ont quitté le Kurdistan et ont été contraints à un exil intérieur. Quels sont les acquis ? Malgré les promesses réitérées du PKK de créer une région libérée puis un Etat indépendant, aucune parcelle du territoire du Kurdistan n'a pu être libérée. Aucun droit n'a pu être obtenu. On peut même dire que sur certains points il y a eu une régression.
Notre Parti était conscient depuis toujours de cette impasse. Outre nos avertissements avant le coup d'état de 1980, nous avons déclaré lorsque le PKK a lancé ses actions armée en 1984, que celles-ci n'avaient pas de chance de succès, que c'était une aventure qui causerait des pertes énormes. Toutefois, avec le développement des actions de la guérilla, beaucoup de personnes ont perdu leur bon sens. Enthousiastes, elles ont cru la victoire à la portée de la main. En ce qui nous concerne, nous nous ne sommes pas fait d'illusions sur l'issue de la guerre. Nous avons conservé notre attitude réaliste. Bien évidemment, nous avons dirigé notre propagande contre le régime colonialiste que nous considérons comme le vrai responsable de la guerre. Mais, nous avons poursuivi à défendre la vérité. Lors d'un reportage avec la revue DENG en janvier 1991, nous déclarions : " Entamer la résistance armée alors que les rapports de force, les circonstances nationales et internationales sont défavorables non seulement ne peut pas apporter la victoire, mais de plus peut causer la destruction des combattants et du peuple."
Dans le même reportage, nous disions que la victoire n'était pas possible avec une lutte qui s'appuie sur la Syrie et les autres pays colonialistes et celui qui croit en une telle victoire ne fait que se tromper.
Aujourd'hui, il est plus facile de voir le résultat de la guerre : outre la destruction du Kurdistan, aucun résultat tangible. Il n'est pas nécessaire d'insister sur la situation du PKK qui n'a même pas pu trouver un refuge pour son Président Ocalan et empêcher l'arrestation de celui-ci par la Turquie. Le PKK a abandonné les armes sans aucune condition il a renoncé aux revendications nationales kurdes.
N'y avait-il pas en dehors de la lutte armée d'autres moyens de lutte pour la libération nationale du peuple kurde? Certes, il y en avait. Ocalan lui-même après son arrestation par la Turquie, après avoir perdu en quelque sorte le jeu, déclare s'être trompé 20 ans auparavant. Il précise en effet que la lutte politique et pacifique est plus conforme à la situation. Ocalan a-t-il véritablement changé ou fait-il ses déclarerions pour des considérations personnelles ? Je ne le sais pas. Mais son Parti a approuvé ces déclarations. Il existe toujours des organisations kurdes qui considèrent que sans la lutte armée on ne peut résoudre la question. Cela doit provenir des lacunes de la société kurde. A chaque fois, les Kurdes lassés par la répression et l'injustice ont pris le maquis qui leur paraissait un raccourci facile. Beaucoup de Kurdes pensaient que c'était le seul moyen de faire la politique, et d'obtenir la libération nationale.
Or, la politique est avant tout une lutte menée aux moyens de la propagande écrite et orale, de l'organisation et de mouvement des masses. La plus grande force c'est celle des masses instruites, organisées et agissant pour leurs intérêts. Le recours à la lutte armée à certaines étapes de la lutte ne doit pas nous amener à la généraliser et à la considérer comme la principale forme de lutte. Il est possible d'atteindre les objectifs avec les autres formes de la lutte politique. Cela était possible dans le passé pour le Kurdistan du Nord et reste toujours possible.
Avant le coup d'état du 12 mars 1971 et du 12 septembre 1980, des possibilités existaient pour mener la lutte politique. Avant le 12 mars, le Parti Ouvrier de Turquie, les DDKO, les rassemblements de l'Est et les nombreuses publications légales en sont la preuve. Depuis le 12 septembre, on a assisté à un élargissement des possibilités de mener une lutte dans la légalité : l'existence légale de nombreux partis de gauche, les activités nombreuses du mouvement national kurde dans la légalité.
Toutefois, la gauche turque avant le coup d'état militaire du 12 mars 1971 par impatience s'est dirigée vers la clandestinité et les actions armées intempestives. De son côté, le mouvement national kurde aussi ne calculant pas le pour et le contre a opté pour les actions armées.
Or, même si le mouvement national kurde était contraint d'une certaine manière à la clandestinité par le fait que le régime n'autorisait pas totalement une lutte légale, il pouvait tout de même poursuivre sa lutte sans recourir à la violence. Il existait de nombreux moyens et formes de lutte pacifique.
Par exemple, le PDK (Parti Démocratique du Kurdistan) s'était organisé dès les années 60. Notre Parti dont le titre initial était PSKT était créé vers la fin de l'année 1974. D'autres partis kurdes par la suite ont vu le jour. A cette même époque, nous avons commencé la publication d'Ozgurluk Yolu et de Roja Welat qui était bilingue (kurde/turc). Ozgurluk Yolu était tiré à environ 10 milles exemplaires et Roja Welat à 30-40 milles. Nous les diffusions dans toute la Turquie et dans les coins les plus éloignés du Kurdistan. De très nombreuses associations culturelles étaient créées un peu partout. Nous avons gagné les élections municipales dans deux villes importantes kurdes, Diyarbakir et Agri. On assistait au Kurdistan à un grand réveil national qui constituait un obstacle à l'implantation des forces fascistes et réactionnaires. Le mouvement syndical se renforçait, les masses populaires étaient en mouvement. Nous oeuvrions pour la création d'un front national. Des liens solides s'établissaient avec les forces révolutionnaires et démocratiques du peuple turc. Par exemple, lors des Etats généraux pour une éducation démocratique organisés par le syndicat des Enseignants (TOB-DER, avec 200 000 adhérents ), près de 40 syndicats et associations dont le DISK (la plus grande confédération des travailleurs), le Syndicat des Ecrivains de Turquie soutenaient la revendication des Kurdes relative au droit à l'enseignement dans leur langue maternelle et élevaient leur voix contre la répression dont était victime le journal Roja Welat. Nous avions entamé les démarches pour la création d'un front démocratique et antifasciste du mouvement national kurde et des forces démocratiques et la gauche truques. Si ce processus n'était pas interrompu, la lutte pour la démocratie en Turquie et la lutte de la libération nationale du peuple kurde auraient atteint un niveau beaucoup plus élevé.
Paniqué par ces développements, le régime faisait tout son possible pour interrompre ce processus. Il a intensifié la terreur par le biais des organisations fascistes oeuvrant en secret ou en plein jour. Certaines organisations de gauche turque et une partie du mouvement national kurde sont tombés dans ce piège. Finalement, la junte fasciste, la force la plus conservatrice, la plus répressive du système, s'est emparé du pouvoir sous prétexte de lutter contre la terreur qui était en fait sa propre oeuvre. La junte militaire s'est lancée dans une attaque sanglante contre la gauche, les forces démocratiques et le mouvement national kurde.
Ces derniers n'étaient pas conscients totalement de la porté des plans du régime. Leur faute est de ne pas pouvoir déjouer les plans en question. C'est en ne tombant pas dans le piège de la terreur et en créant un large front qu'on pouvait repousser les attaques du régime.
En tant que PSK, à maintes reprises, nous avons fait appel, entrepris des démarches pour créer d'une part un front national kurde et d'autre part un front commun antifasciste des Kurdes et des Turcs. Nos publications avant 1980 en témoignent. Notre Parti a fait ce qui lui incombait. Il a agit avec le sens de responsabilité. Je peux le dire en toute conscience.
Alors que le danger du fascisme était imminent, la plupart des organisations de gauche turque et des organisations kurdes s'étaient lancées dans une guerre fratricide aveugle. Cette attitude irresponsable a joué un rôle important dans l'arrivée de la junte et dans les grandes pertes qui ont suivi.
Par ses actions armées dépourvues du soutien populaire, la gauche turque n'a obtenu aucun résultat. A la suite des incessantes divisions internes, elle a perdu progressivement son influence. Elle est devenue une force marginale. Par ailleurs, la lutte armée déclenchée par le PKK sans peser le pour et le contre et sans tenir compte des circonstances nationales, régionales et internationales, n'a pas donné de résultats positifs. Elle a abouti à la défaite et à la désillusion qu'on connaît aujourd'hui. L'erreur de ces organisations a été de négliger la lutte politique, d'exagérer la force des armes et ne pas se rendre compte des pièges tendus par l'adversaire.
 
Les tactiques erronées et le mode de fonctionnement du PKK
 
Par ailleurs, le PKK ne s'est pas contenté d'entamer une lutte armée intempestive, il a commis également de graves erreurs en ce qui concerne les moyens et formes utilisés dans la lutte armée.
L'une des erreurs essentielles du PKK fut son attitude négatif pendant longtemps vis-à-vis de la question du front national. Il considérait toutes les autres organisations kurdes comme des forces collaboratrices constituant un obstacle devant la lutte nationale. Il prétendait que sa tâche primordiale était d'éliminer les autres organisations kurdes. Le PKK a combattu pratiquement toutes les organisations patriotiques kurdes et la plupart des organisations de gauche de Turquie. Cette politique a eu pour conséquence des pertes inutiles et un affaiblissement du mouvement kurde et de la gauche turque.
Si ces dernières années, le PKK a donné l'impression de vouloir la création d'un front national et a même entrepris quelques démarches dans ce sens , son véritable intention n'était pas la formation d'un front basé sur des relations démocratiques avec les autres organisations. Il voulait une union sous son hégémonie et servant ses intérêts partisans. Tout en donnant l'apparence de vouloir l'union , il n'a jamais abandonné sa politique de violence, de répression, de menace et de désinformation à l'égard des autres organisations kurdes.
Le PKK a commis également de graves erreurs dans ses relations avec la population civile. Avant le coup d'état de 1980, sa politique a abouti à une guerre entre les tribus kurdes. Plus tard, il a continué à commettre les mêmes erreurs. Tous ceux qui n'étaient pas pour le PKK étaient considérés comme des ennemis. Au lieu d'avoir une politique plus conciliante avec ceux qui étaient devenus protecteurs de village soit à la suite des pressions et menaces soit pour des intérêts personnels, il a choisi une politique de confrontation. Lors de ses attaques contre les villages des protecteurs, des dizaines de personnes dont des enfants et femmes ont été tuées. Ces actions ont d'une part renforcé les liens des protecteurs de village avec l'Etat (des tribus entières sont devenus des protecteurs de village) et d'autre part ont servi à l'accusation d'organisation terroriste.
L'assassinat par le PKK des civils tels que les instituteurs, médecins, ingénieurs, de simples fonctionnaires, ses actions violentes à l'extérieur du pays, y compris contre la gauche kurde et turque notamment contre notre Parti et contre le KOMKAR et contre ses anciens militants n'ont fait que renforcer cette image de l'organisation terroriste.
De tels agissements n'ont profité qu'au régime turc qui s'en est servi largement dans sa propagande. Pour intimider la population et pour s'en sortir à chaque fois qu'il était dans une situation difficile à l'égard de l'opinion publique, le régime a lui-même commis des actions horribles tout en rejetant sur le PKK la responsabilité.
Les graves erreurs commises par le PKK ont empêché la création d'un front national kurde, une participation plus active des masses à la lutte et le soutien plus efficace des forces pacifiques et démocratiques en Turquie et sur la scène internationale. Elles ont contribué à l'isolement du PKK et du mouvement national kurde.
En résumé, ces erreurs ont anéanti le peu de chance de succès qu'avait la lutte armée. Si on avait pu éviter de telles erreurs, malgré l'impossibilité d'une victoire militaire contre le régime turc, le PKK et le mouvement national kurde dans son ensemble seraient aujourd'hui dans une position nettement plus avantageuses.
A la fin Ocalan a lui-même admis ces erreurs en faisant une auto autocritique. Il a accusé certains cadres de son parti qu'il a tenu pour responsables des actions détestables. Mais, quelles que soient les raisons et ses intentions, ces déclarations ne changent en rien le résultat.
Une autre lacune importante du PKK était l'absence de démocratie interne. Le PKK était dirigé par les directives d'Ocalan. La plupart du temps, les organes étaient factices . A aucun moment, il n'y a eu un processus de discussion libre à l'intérieur du PKK. Les seuls droits des membres consistaient à faire des louanges à Ocalan et à applaudir les politiques suivies. Ceux qui ont osé critiquer cette politique ont été accusés de trahison et condamnés de la manière la plus sévère. Seuls ceux qui se sont repentis ont pu conserver leur place au sein de l'organisation. Ce mécanisme a créé un véritable culte de la personnalité au profit d'Ocalan et a détruit la personnalité de tous les autres membres.
Le PKK donc était dirigé par un véritable pouvoir personnel. Hier comme aujourd'hui, c'est Ocalan qui décide ce qui est juste et ce qui est erroné.
Certes, les erreurs du PKK ne se limitent pas au déclenchement d'une lutte armée intempestive, au fonctionnement antidémocratique et aux tactiques erronés dont certains ont été cités ci-dessus. Dans le passé, beaucoup de choses ont été dites sur les circonstances dans lesquelles le PKK est apparu, sur les relations qu'il a nouées, sur l'influence des Etats sur sa politique depuis sa fondation jusqu'à aujourd'hui et sur les conséquences qui en découlent. Aujourd'hui encore, il y a des choses à dire sur ce point. Ce sont des points extrêmement importants. Toutefois, dans le souci de ne pas nous écarter du sujet et compte tenu de la sensibilité du moment, je ne trouve pas utile à l'heure actuelle de traiter ces sujets plus en détail.
Du reste, tout est si claire et évident qu'il n'est pas nécessaire d'en dire davantage pour ceux qui savent regarder. Pour les autres, ceux qui ont juré de ne pas regarder la réalité en face, quoi qu'on en dise, c'est la perte du temps.
 
Un travail organisationnel opiniâtre et permanent
 
Je viens d'écrire les lignes directrices de la politique suivie par notre Parti depuis sa fondation. Nous croyons à la justesse de cette politique qui a fait sa preuve pendant ces 25 dernières années. Nous en sommes fiers.
Dans un état de guerre où la société se divise par rapport aux forces armées en conflit, pouvoir sauvegarder l'existence de notre organisation est en soi, me semble-t-il, une grande réussite. Nous avons poursuivi le chemin que nous croyions juste en dépit d'une impitoyable terreur qui sévissait déjà avant le coup d'état militaire de 1980 et qui n'a jamais cessé de s'intensifier.
Cette réussite est due en même temps à la lutte opiniâtre, permanente menée suivant nos principes depuis 25 ans.
Comme on le sait, notre organisation a mené des activités intenses avant le coup d'état militaire de 1980 dans les domaines de la presse, de la propagande. Grâce à nos activités organisationnelles, nous avions pu nouer des liens solides avec les masses populaires. A la suite du coup d'état, notre Parti a fait l'objet de nombreuses opérations. Nous avons reçu de sérieux coups. Mais, nous n'avons jamais cessé le travail organisationnel. Nous avons poursuivi sans relâche la lutte dans les prisons, à l'intérieur du pays et à l'exil.
Nos camarades arrêtés par la junte militaire ont résisté courageusement aux tortures dans les prisons et lors des procès. Plusieurs ont perdu leur vie sous la torture.
Une partie des camarades dont moi a quitté le pays par décision du Parti. Mais, nous ne sommes jamais tombés dans la lassitude et nous n'avons pas interrompu la lutte. Avec les camarades et sympathisants que nous avons retrouvés à l'étranger, nous avons travaillé avec toutes nos forces pour dénoncer et isoler le régime turc sur le plan international et pour repenser nos plaies afin de raviver la lutte organisationnelle au Kurdistan.
Mener la lutte pendant des années dans les difficiles conditions de l'exil n'est pas évident. Mais, nous l'avons fait.
Nous avons apporté une contribution significative aux publications à l'étranger. Nous avons commencé aussi la publication de notre organe central, Riya Azadi, que nous introduisions et diffusions clandestinement dans le pays.
Notre Parti, les associations et les organisations de femmes et des jeunes qui nous sont proches publient des dizaines de revues, de journaux et de bulletins en turc, en kurde et dans les autres langues dans le pays et à l'étranger. Des dizaines de livres et de brochures relatifs à la lutte nationale kurde, à l'histoire, langue et culture kurdes ont été publiés par une dizaine de maisons d'édition.
Les activités organisationnelles que nous avons menées durant ces 25 années dans le pays et à l'étranger, dans la légalité et la clandestinité, dans le domaine politique et démocratique sont riches et diversifiées. Nous avons organisé de centaines de réunions publiques et de séminaires à caractère politique et culturel. Seuls ou avec les autres organisations amies, nous avons organisé dans le pays et à l'étranger des centaines d'actions pour protester contre le régime turc, pour exprimer les revendications du peuple kurde, pour la paix et la démocratie.
Nous avons mené des activités permanentes, systématiques et planifiées pour organiser ces réunions politiques et culturelles, ces manifestations et rassemblements. Nos camarades et sympathisants ont oeuvré avec énergie et abnégation pendant des années pour la réussite de ces manifestions. Je remercie mes camarades, nos sympathisants et tous ceux qui ont apporté leur contribution.
Sur le plan international, notre Parti a accompli un travail non négligeable. Il a noué des liens précieux. Nous avons organisé dans de nombreux pays des rencontres avec les représentants des gouvernements, des parlementaires et des partis politiques. A trois reprises, j'ai été invité au Parlement européen où je me suis exprimé sur la question kurde.
Les camarades et moi avons participé à des dizaines de conférences internationales pour exprimer notre point de vue sur la question kurde , ainsi que les revendications de notre peuple. Nous avons organisé nous-mêmes deux grandes conférences internationales sur la question kurde.
Ces activités ont largement permis de faire connaître la question kurde sur la scène internationale et de gagner à la lutte de notre peuple de la sympathie et du soutien et de mettre parfois sérieusement en difficulté le régime colonialiste.
Je peux le dire avec fierté, notre Parti a accompli un travail efficace et intense dans ce domaine qu'aucune autre organisation kurde n'a réussi à faire.
Camarades, pour toutes ces raisons, l'influence de notre parti sur la scène politique du Kurdistan et de Turquie et son prestige international sont sans proportion avec le nombre des adhérents, les moyens financier et de propagande dont nous disposons. Cela est dû à la justesse de notre politique et à un travail pleine abnégation.
 
Les obstacles nationaux et internationaux devant la lutte nationale
La polarisation politique en fonction de la violence et le problème de l'alternance
 
Par ailleurs, nous constatons que pour réaliser les objectifs, il ne suffit pas seulement d'avoir des politiques justes, de lutter âprement sans discontinuité.
Bien évidemment, atteindre les objectifs ne dépend pas uniquement de notre lutte, du caractère juste ou erroné de notre politique. Ceci est vrai pour toutes autres organisations. Nous ne sommes pas en effet les seuls acteurs sur la scène. Atteindre les objectifs dépend des conditions dans lesquelles se trouve l'ensemble du mouvement kurde et de la lutte générale. Il dépend de l'ensemble des conditions objectives et subjectives. Nous connaissons les conditions objectives très négatives. Nous les Kurdes, nous menons la lutte sous le siège de quatre Etats et nous sommes privés d'un fort soutien international. A ces inconvénients, il faut ajouter les fautes et les lacunes du mouvement national kurde. Nous n'avons cessé de le dire, le sous développement de la société kurde, les structures et les relations féodales héritées du passé et empêchant l'unité nationale, le manque d'expérience des activités organisationnelles et l'insuffisance des valeurs démocratiques sont autant d'obstacles devant le mouvement national kurde.
Les structures féodales ou pré-féodales (tribus, confession, régionalisme, le pouvoir des aghas et des cheikhs) et les valeurs et le mode de vie qu'elles engendrent sont des obstacles devant la réalisation de l'unité nationale. Les habitudes et les valeurs de la société se reflètent sur la vie politique et sur les activités organisationnelles. Il aurait été plus facile d'organiser le mouvement national, de créer des partis puissants et modernes et former une union si la vie sociale et les relations démocratiques s'étaient développées dans notre société.
La structure et les valeurs tribales et féodales sont si puissantes qu'elles provoquent la dégénérescence de la vie politique. Dans de telles conditions, les partis politiques deviennent des sectes et les leaders des idoles.
Nous ne pouvons pas expliquer la situation actuelle, y compris celle de notre Parti, sans tenir compte des difficultés internes et externes rencontrées par la lutte nationale; autrement dit sans tenir compte de l'ensemble des conditions objectives. Toutefois, en général, les gens jugent suivant les résultats et la situation existante. Beaucoup de personnes, hier comme aujourd'hui, nous interpellent "que faites-vous" ou bien "pourquoi n'avez-vous pas créer une alternative ? ".
Je pense que nous avons crée une alternative, mais celle-ci n'a pas réussi à se développer dans la situation confuse régnante en Turquie et au Kurdistan.
Nous avons oeuvré pendant des années pour la création d'un front national au Kurdistan du Nord et la création d'un front démocratique regroupant les forces turques et kurdes. La création de ces fronts aurait pu changer le destin des deux peuples. Mais la création de ces fronts ne dépendait pas de nous seuls.
De même, nous avons travaillé pour qu'un congrès national regroupant les organisations dans les quatre parties du Kurdistan puisse voir le jour. Ces travaux n'ont abouti à aucun résultat pour des raisons qui nous sont extérieures.
Nous avons poursuivi une politique consistant à gagner des amitiés à la lutte du peuple kurde. Mais, certains par leurs actes irresponsables ont détruit les liens amicaux existant et porté atteint au prestige du mouvement national kurde.
Nous avons analysé d'une manière juste les circonstances de notre pays et nous avons averti les autres organisations tant en ce qui concerne les éventuelles tentatives aventurières que les pièges tendus par le régime. Si les autres organisations progressistes et démocratiques kurdes et turques s'étaient comportées d'une manière responsables et avec une vision plus large, nous aurions pu ensemble déjouer ces pièges. Dans ce cas, nul doute que la lutte pour la démocratie et le socialisme en Turquie et la lutte de libération nationale du peuple kurde auraient poursuivi son chemin naturel en évitant les erreurs et la situation aujourd'hui aurait été toute différente. Or, l'étroitesse des esprits, l'aventurisme, l'irresponsabilité et la guerre fratricide suicidaire qui étaient répandues parmi la gauche turque et le mouvement kurde ont permis au régime de mettre en oeuvre ses plans.
Le régime utilisant les actions du PKK a réalisé chacun de ses projets concernant le Kurdistan. Des milliers de villages ont été évacués par la force, de millions de Kurdes déportés. Les régions rurales du Kurdistan ont été évacuées. Le régime a ainsi pu intimider la population.
Les équilibres politiques dans la société kurde et turque se sont formés par rapport à cette sale guerre. On a assisté à une polarisation conforme à l'état de guerre. Dans la société turque, alors que les forces pacifiques, démocratiques et socialistes régressaient, le chauvinisme et le militarisme se sont renforcés. Dans la société kurde, on a assisté à l'affaiblissement des partis qui comme le nôtre insistaient sur la lutte politique et qui demandaient la solution de la question kurde par des voies pacifiques. Alors que le PKK ayant choisi la violence comme le principal moyen de lutte s'est renforcé. Nos avertissements et ceux des personnes qui dans les deux sociétés avaient une opinion similaire à la nôtre n'ont pas été entendus dans un tel climat chaotique.
En résumé, nous ne sommes pas responsables de la situation actuelle. Nous sommes prêts à donner volontiers les comptes de ces 25 années. Mais de l'autre côté, chaque organisation et chaque personnalité ayant joué un rôle dans la politique du Kurdistan et de Turquie pendant ces 30-40 dernières années doivent faire un auto-bilan. Qu'est ce qu'elles ont fait pour rétablir la démocratie, pour empêcher le fascisme et pour déjouer les plans du régime ? Quelles politiques ont-elles soutenu et quel a été le résultat ?
Ceci est nécessaire pour tirer les leçons du passé afin ne pas réitérer les erreurs, trouver le bon chemin et soutenir les politiques justes.
 
La politique du Kurdistan et de Turquie se trouve à un nouveau tournant
 
Depuis un an, on assiste à des bouleversements importants dans la politique de Turquie et du Kurdistan. Nous nous approchons d'un tournant. Le brouillard commence à se dissiper après les 15 années de vacarme.
Nous sommes arrivés à la fin du conflit armé que le PKK a déclenché par ses actions en août 1984 et qui s'est transformé avec le temps en une véritable sale guerre. Au début, ces actions ont eu l'effet d'étincelle, la répression intense et l'oppression de l'Etat turc avaient créer au Kurdistan une situation explosive. C'est pourquoi malgré l'image très négative du PKK, la population a accueilli avec sympathie les actions armées et a apporté un soutien limité au PKK. Avec le temps, ce soutien s'est renforcé. De nombreuses personnes croyaient à une victoire immédiate du PKK. Toutefois, 15 ans plus tard, le PKK et ceux qui ont porté leur espoir sur lui se sont retrouvés face à la réalité amère.
La situation actuelle n'est pas en ce qui nous concerne une surprise. Nous ne nous sommes pas fait des illusions. Nous nous attendions à une issue analogue.
Mais, le tribut payé par le peuple kurde est considérable. Outre les destructions, persécutions, déportations, tant de souffrances endurées, le peuple kurde a perdu 20 ans dans sa lutte de libération nationale. Il faudra des années pour réparer les préjudices et soigner les blessures.
 
PKK : d'une erreur à une autre
 
Par ailleurs, le PKK s'est-il véritablement rendu compte que ses politiques, moyens et formes de lutte d'hier étaient erronés. Adoptera-t-il désormais des politiques justes ?
Il semble bien que non. Le PKK passe en effet d'une erreur à une autre.
Nous ne sommes pas contre l'abandon des armes par le PKK. Au contraire, l'idée selon laquelle il est impossible d'obtenir des résultats par les armes s'étant confirmée, l'abandon des armes (mieux vaut tard que jamais) ne cause aucun préjudice à la lutte du peuple kurde. L'abandon de la lutte armée est dans l'intérêt de notre lutte.
Mais, Ocalan et le PKK ne se contentent pas d'abandonner la lutte armée. Si dont il s'agit était en abandonnant les armes de poursuivre la lutte par des moyens politiques, il n'y aurait aucun problème. Or, Ocalan dès son arrestation avait proposé ses services à l'Etat turc, à ce régime qui opprime sans pitié le peuple kurde. Lors de son procès, il n'a pas défendu la juste cause et les revendications légitimes du peuple kurde.
Ocalan rejette une solution fédérale. Il refuse même une autonomie pour les Kurdes, solution qu'il avait préconisée lorsqu'il était en Italie. Il considère ces deux solutions comme des revendications inutiles et réactionnaires !
In ne se lasse pas de faire l'éloge du kémalisme, ce principal outil idéologique du régime dans sa politique répressive et chauvine consistant à nier l'existence même du peuple kurde.
Il qualifie de réactionnaires les soulèvements historiques du peuple kurde.
Ocalan déclare "être personnellement au service de l'Etat turc" et faire ce travail "avec fierté". Il appelle tous les Kurdes à agir comme lui et à renforcer l'Etat turc!
Ocalan explique qu'il agit ainsi pour la soi-disant "république démocratique", pour la paix et pour une solution à la question kurde.
Le PKK de son côté approuve toutes les déclarations faites par Ocalan. Il suit le chemin que lui montre Ocalan. Le PKK s'efforce avec acharnement à faire accepter à l'opinion publique kurde ces nouvelles visions de son chef !
Une situation si pitoyable est inouïe dans l'histoire mondiale des luttes révolutionnaires. Ces bouleversements sont considérés comme une surprise, comme quelque chose d'impensable par de nombreuses personnes, notamment par celles qui avaient porté leur espoir sur Ocalan et sur son parti. Elles sont peut-être sous le choc. Il est possible que du fait de cette déception, elles cessent toute activité politique ou conformément aux " nouvelles " politiques d'Ocalan et du PKK, elles se mettent au service du régime.
D'autres prétendent : "si le Président fait ces déclarations, il doit avoir certainement de bonnes raisons. "
Beaucoup de spéculations sont faites à propos de la notion "République démocratique ". Nous sommes également pour la démocratisation de la Turquie. Nous voulons également remplacer le régime militaire, cet Etat policier, par une république démocratique. Mais cela ne suffit pas à lui seul résoudre la question kurde et donner satisfaction aux revendications du peuple kurde. Si par la "République Démocratique ", on entendait un système fédéral basé sur l'égalité des deux peuples, nous soutiendrions une telle proposition. Or, Ocalan refuse une solution fédérale ainsi que l'autonomie. Il apparaît clairement que "la République Démocratique ", expression devenue magique pour les partisans du PKK ces derniers temps, n'est en fait qu'une formule sans contenue utilisée pour tromper la base du PKK et la population kurde.
Bien avant le PKK, nous voulions, une solution pacifique et un compromis entre les deux parties. Nous étions de ce fait durement critiqués par le PKK. Mais, la paix et la démocratie pour les Kurdes passe par une solution équitable de la question kurde.
La condition et le prix de la paix ne peuvent en aucun cas être le renoncement aux revendications légitimes des Kurdes. Si le PKK est arrivé à la conclusion que la lutte armée est un échec et une impasse, ce qui est vraiment le cas, il peut alors abandonner les armes. Mais il faut continuer la lutte avec fermeté pour l'égalité et la liberté par les autres formes de lutte.
 
Nous sommes les représentants d'une cause juste.
La lutte pour la liberté continuera jusqu'à la victoire.
 
La situation dans laquelle se trouve Ocalan et le PKK ne nous a pas surpris. Il n'y a pas de déception dans nos rangs. Comme dans le passé, le PSK poursuit ses politiques. Hier comme aujourd'hui, nous pensons être sur le bon chemin. Nous luttons pour la libération du peuple kurde, pour l'égalité et la liberté. Nous sommes les représentants d'une juste cause.
Cette lutte se poursuit depuis des siècles. Elle a connu des hauts et des bas. En tant que peuple, nous avons vécu des moments très difficiles. Mais, la lutte ne s'est jamais arrêtée. Elle se poursuivra jusqu'à la victoire.
Ce qui nous incombe c'est de garder l'espoir et de montrer le chemin à suivre au peuple dans ces moments difficiles. Au printemps de 1975, alors que notre Parti venait tout juste d'être créé, le mouvement de libération national kurde d'Irak avait déposé les armes. On assistait alors à une grande désillusion chez les Kurdes dans toutes les parties du Kurdistan. Dans un article de la première livraison de la revue Ozgurluk Yolu, nous écrivions : " la défaite du peuple kurde à cause de manque de soutien, des conditions difficiles et des erreurs de ses dirigeants ne veut pas dire la fin de tout. Seuls ceux qui ignorent l'histoire et ne croient pas à la force du peuple peuvent penser le contraire. "
Peu de temps après, la lutte s'est rapidement développée au Kurdistan de Turquie et au Kurdistan d'Iran. Le mouvement national s'est réorganisé rapidement y compris au Kurdistan d'Irak.
Aujourd'hui, nous avons le même point de vue. Le régime qui héberge allègrement Ocalan à Imrali et qui lui dicte ainsi qu'au PKK ses volontés ne doit pas se réjouir vainement. Les patriotes kurdes n'ont pas à s'inquiéter. Le sort de la lutte nationale kurde ne dépend d'une organisation ni d'une personne. Il s'agit de la cause pour la liberté d'une nation qui a des racines millénaires. Nous gagnerons.
Tout le problème est de poursuivre la lutte tout en retenant la leçon des erreurs commises. C'est la tâche qui pèse sur le mouvement kurde.
 
Une solution équitable et pacifique à la question kurde
 
Une nouvelle période s'ouvre désormais pour notre lutte. Si nous réussissons à tirer les leçons des expériences vécues, nous pouvons alors changer cette situation au profit de la lutte du peuple kurde. Il s'est avéré que les politiques basées sur la violence sont inaptes à résoudre les problèmes de société. Ceci est valable et pour le PKK et pour le régime turc.
Le régime qui espérait résoudre la question kurde par la terreur est tenu en échec. La question kurde a pris une grande ampleur au point de devenir une question internationale. Par ailleurs, le peuple turc a lui aussi payé un lourd tribut dans cette sale guerre. Sous prétexte de lutter contre le terrorisme, le régime a poussé dans la pauvreté la population en la privant de liberté. Les pertes de l'économie turque sont considérables. L'économie est devenue dépendante du trafic de stupéfiants. Les bandes organisées, produit de la sale guerre, sévissent dans le pays tout entier. La violence et la corruption se sont largement répandues dans la société. La Turquie s'est éloignée un peu plus du monde civilisé. Sans une solution à la question kurde, elle ne pourra pas trouver sa place dans la société internationale.
Il faut de nouvelles approches de part et d'autres afin de résoudre les problèmes actuels. Notre Parti revendique depuis des années une solution pacifique par le dialogue. Parvenir à une telle solution n'est pas chose aisée. Le régime ayant réussi à dompter le PKK peut penser avoir remporté la victoire et ainsi réglé la question kurde. C'est pourquoi, il pourra ne faire aucune concession pour la solution de la question kurde. Du reste, nous n'attendons pas du régime militariste et raciste une démarche positive. Mais, nous pouvons l'amener à le faire par une lutte politique organisée, opiniâtre et massive.
Inévitablement, le mouvement kurde va se concentrer sur les formes politiques et pacifiques de la lutte. Ainsi, il sera plus difficile pour le régime de persévérer dans ses méthodes anciennes. Le régime ne pourra plus justifier par les actions du PKK la répression, la privation des droits et libertés et la course aux armements. Il ne pourra plus leurrer l'opinion publique. Dans ce nouveau processus, les forces pacifiques et démocratiques se renforceront dans société turque. Contrairement à la période écoulée, la collaboration entre les forces démocratiques des deux peuples va s'intensifier.
 
Les tâches de la nouvelle période.
 
Du côté des Kurdes, il incombe à toutes les organisations et personnalités patriotiques, sans tomber dans le découragement et des querelles mesquines, de bien comprendre la signification de cette période nouvelle. Nous devons nous garder de commettre les erreurs du passé et œuvrer pour le rassemblement du mouvement national kurde.
Ni capitulation ni aventure. La voie à suivre pour les forces nationales kurdes est celle de la lutte politique organisée s'appuyant sur la population.
Le PSK continuera à se comporter d'une manière responsable en restant fidèle à ses principes. Mais, hier comme aujourd'hui, la victoire ne dépend pas de nous seuls. Chaque groupe et chaque personnalité oeuvrant encore sur la scène politique kurde et désirant poursuivre la lutte a des obligations. Tous, nous devons nous unir afin d'éviter le découragement et de permettre l'organisation saine du mouvement et raviver la lute. Nous devons rassembler nos énergies, nos forces et nos expériences.
En tant que PSK, nous sommes prêts à travailler dans un parti politique avec tous ceux qui approuvent notre programme et nos objectifs. Nous sommes ouverts à un travail commun, à des union avec les autres organisations kurdes luttant comme nous pour la liberté du peuple kurde mais avec qui nous avons des divergences sur tel ou tels point. Nous attendons de leur part la même attitude constructive.
En supprimant entre nous les préjugés, les intérêts partisans, les convoitises personnelles et la jalousie, nous devons trouver les moyens de travailler ensemble. En effet, ce n'est qu'avec la tolérance et le compromis que nous pouvons bâtir des unions solides et mettre le peuple en mouvement pour les objectifs communs.
Si l'une des tâches du mouvement kurde est sa réorganisation, l'autre est de mener la lutte selon la situation concrète de notre pays.
Tant que le régime n'aura pas fait des progrès démocratiques sur le plan de la liberté d'expression et d'organisation-ce qui n'est pas le cas aujourd'hui- notre lutte sera menée par des moyens tant légaux qu'illégaux.
Il incombe aujourd'hui au mouvement national kurde de créer les formes et les moyens de lutte commune non pas dans le cadre tracé par le régime turc mais dans un cadre correspond aux intérêts nationaux du peuple kurde.
La publication d'un quotidien et la création d'un parti légal par des forces patriotiques les plus larges possibles revêtent une importance particulière. Dans ces domaines, nous sommes prêts à faire ce qui nous incombe. Nous pouvons écrire dans un même journal ou militer dans un parti légal avec les autres forces patriotiques. Il suffit pour cela un pluralisme et des relations démocratiques.
 
A l'aube de l'an 2000
 
Nous arrivons au seuil de l'an 2000. Vivre ce moment historique est en soi un bonheur. Mais, ce qui importe le plus, c'est de pouvoir franchir ce seuil en tant qu'individu et en tant que peuple en étant libres et avec un niveau de conscience digne de notre époque. Malheureusement, tel n'est pas le cas de notre société. Le régime turc a privé de ce bonheur les peuples turc et kurde et toutes les personnes vivant en Turquie.
Comme les autres pays non démocratiques, la Turquie est encore très loin du monde civilisé. C'est un pays où règnent la torture, la violence et la peur. Malgré ses ressources abondantes, la beauté exceptionnelle de sa nature, la Turquie est un pays où la population est confrontée à la misère, au chômage et à tant d'autres problèmes. Le régime prive sa population de liberté, du travail et de l'éducation. Il empêche les peuples à vivre ensemble pacifiquement dans l'égalité et la liberté. Il soumet le peuple kurde à une oppression nationale et fait une démonstration de force contre ses voisins.
Quel gâchis au seuil de l'an 2000 !
Au cours des derniers siècles, l'humanité a assisté à un extraordinaire développement scientifique et technique, à de grandes révolutions et bouleversements sociaux. Dans l'avenir, des événements que nous ne pouvons imaginer auront lieu. Dès aujourd'hui, nous constatons les prémisses d'une grande révolution dans les domaines de la médecine, de biologie, de communication et de technologie spatiale.
Lors de ce nouveau millénaire, l'humanité assistera à de très grands changements sans aucune mesure avec les précédents. Ces changements ne concerneront pas seulement la science et la technique. Ils toucheront également la vie sociale. Lors des siècles à venir, probablement l'humanité mettra fin totalement à la misère, au chômage, au problème de logement et à l'ignorance. Elle maîtrisera la croissance démographique. Elle s'approchera de la liberté et de l'égalité et ainsi qu'aux autres valeurs du socialisme. En mettant fin définitivement à la guerre, elle instaurera la paix universelle. En résumé, je pense que l'humanité vaincra lors des siècles prochains l'archaïsme.
A ce tournant historique où l'humanité s'apprête à entamer l'an 2000, en tant que Parti , nous laissons derrière nous un quart de siècle de lutte pour la libération nationale, la démocratie et le socialisme.
Nous avons la conscience tranquille du fait de ce que nous avons accompli et nous en sommes fiers. Je félicite tous ceux qui ont contribué à la lutte. Je m'incline devant la mémoire de ceux qui ont perdu la vie dans la lutte.
Toutefois, notre tâche n'est pas terminée. Nous devons porter l'étendard de la lutte tant que la vie et l'énergie nous le permettront t et le transmettre aux générations futures. Aujourd'hui encore, la lutte pour la liberté nécessite une grande abnégation, un travail de longue haleine.
Je souhaite pleins de succès à notre Parti dans cette noble cause.
Vive notre lutte de libération nationale, de démocratie et du socialisme !
Vive le Parti Socialiste du Kurdistan !

 

PSK Bulten © 2001